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LA
NORMANDIE : MYTHE ou REALITE
DIALOGUE
AVEC “LE DERNIER FRANCAIS”
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C’est
un de mes camarades, un étudiant en droit. Un type sérieux, obstiné. Derrière
ses lunettes d’intellectuel, une figure toute ronde et un regard de gosse
crédule. D’origine périgourdine ou gasconne, il entoure son nationalisme
passionné du discret panache de Cyrano.
Détail précieux au quartier latin ; il se coiffe comme un moine
plutôt que comme un zazou. Sa nuque rasée confère une certaine solennité à ses
yeux agiles.
Je
l’aime beaucoup. Il s’applique à devenir un “cadre” comme on fait une page
d’écriture. Nous venions de passer un an ensemble dans un groupe de jeunesse.
Sur le stade, à la chorale, au cercle d’études, c’était le garçon exact,
précis. Discret aussi. Une correction et un effort constant.
L’autre
jour, il est venu me voir, inquiet, nerveux, courroucé presque.
J’espérais
cette mise au point. Nous avions été assez proches l’un de l’autre pour n’en
point souffrir. Derrière le conflit des idées et des mots, tant de souvenirs
nous unissaient. Tant de marches à travers bois, de veillées dans des granges,
de chants au petit matin brumeux. Et ce feu que nous avions allumé dans une
vieille église en ruines au soir de la Saint-Jean.
Il
semblait hésiter. J’écartais un peu mon bouclier pour qu’il puisse trouver une
ouverture et attaquer. Je lui parlais de “Viking” et de ce combat qui commence.
Je lui disais ce que j’avais vu à l’OMJ de Caen, cette prise de conscience
normande, ces danses populaires qui resurgissaient lentement au milieu de la
cacophonie des mauvais jazz de bourgade. Je lui parlais des efforts de quelques
érudits, des espoirs de quelques jeunes, de ces ruines et de ce peuple obstiné
de notre jeunesse isolée, errante mais toujours prête selon le mot de La Varende
“à servir l’héroïque - mais non l’intelligent”. Je lui clamais ma foi et,
exagérant pour mieux le faire bondir, je lançais un “Normandie d’abord” qui dût
lui paraître bien scandaleux.
-
Normandie ? Bonnets de coton et calvados ; pommiers en fleurs et armoires
rustiques.
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Il débitait tous les poncifs qui
s’attachent à ce provincialisme gentillet si souvent professé par nous-mêmes.
L’amour de notre sol subordonné à la propagande touristique. Combien de
Normands ne parlent-ils pas de “petite patrie”, comme ils disent nos “petits”
soldats avec la même nuance de sentimentalisme affectueux et de rabaissement
inconscient ?
- Je ne te parle pas d’une
Normandie de cotillons. Lorsque je dis “Pays Normands”, je pense à ce qui fut
autrefois. A cette union autour du Conquérant, à cette flambée noroise qui
brûla jusqu’à Pontoise. A ce peuple repoussant sans cesse les frontières de sa
force. Lorsque je dis “Viking”, je veux évoquer cette ruée scandinave qui nous
donna le nom du Nord et permit l’éclosion d’une forme de civilisation
absolument nouvelle. La Normandie joua un rôle de premier plan dans la
formation de cet “Occident” que tous prétendent défendre aujourd’hui.
- Tu veux donc un retour au
Moyen-Age ? Nous sommes au XXème siècle, mon vieux, à l’époque de la bombe
atomique et du be-bop. L’histoire a marché en même temps que la science. Que tu
le veuilles ou non. Il n’y a pas eu une interruption brusque à la Renaissance ;
un arrêt subit. Au contraire. Tu méprises le XIXème siècle. Le XVIIIème t’énerve,
le XVIIème t’ennuie et tu fais dater du XVIème le début de la “décadence”. Il
ne s’agit pas de savoir ce qui aurait pu être si... Mais ce qui a été. Tu ne
peux nier l’histoire.
- Je me refuse à en tirer certaines
lois. Pour toi, il ne s’agit plus de juger mais de subir. Tu crois encore à une
évolution, mais tu ne te sens déjà plus capable de la diriger. Je ne nie pas
l’histoire, je me refuse simplement à n’en voir qu’un aspect. Si je fais
commencer la nôtre au Moyen-Age...
- Toujours ! Mais avant le
Moyen-Age...
- Avant, il y eut l’Orient. Tu ne
crois pas qu’on en a assez parlé. Histoire de l’antiquité : les peuples de la
Méditerranée. Pour plus de détails, voir la Bible. Notre histoire ne commence
guère avant le Xème siècle. Ne me parle pas des Romains, je ne te parlerai pas
des invasions germaniques. Attendons que la vague barbare se calme et arrivons
à ce nouvel humanisme.
Je lui exposais alors une certaine
image que je me fais du Moyen-Age. Avant tout la place de l’homme dans ce
monde. Je reprenais la formule néerlandaise :
Moine, Artiste, Soldat.
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Elle semblait correspondre
exactement à ce que j’ai voulu garder de ces quelques siècles.
J’ajoutais d’ailleurs :
- Il importe peu que cela fut
exactement ainsi. Il importe seulement de savoir si cette conception de l’homme
est de tous les temps et peut revivre aujourd’hui. Ou si, au contraire, elle
reste à jamais fixée à une époque à laquelle nous ne pourrons jamais revenir.
Mon ami semblait accorder la
primeur que je mets aux vertus de L’Aristos. Il en reconnaissait l’importance,
même au XXème siècle, surtout au XXème siècle...
Il insistait cependant :
- Mais n’est-ce quand même pas un
retour en arrière, une attitude de rétrograde ? Le passé est passé.
Je répondis à cette lapalissade,
par une phrase que j’ai trouvée il y a déjà bien des années dans je ne sais
trop quel livre : “le passé n’est que la jeunesse”...
- Tu ne peux pas retrouver la
jeunesse. Un homme vieux ne sera plus jamais jeune.
- II s’agit de savoir si un homme
et une nation obéissent aux mêmes lois. Si tu me réponds oui, que fais-tu
encore sur ce vieux continent ? Il devrait bientôt mourir. Pars donc au Pérou
construire un monde vraiment nouveau.
- Je n’abandonne pas ma mère à
l’agonie. J’aime ce pays, ce qu’il a été depuis des siècles. Je ne peux croire
à sa mort
-Victor Hugo a dit : "S’il
n’en reste qu’un je serais celui-là". Serais-tu le dernier Français ?
Il baissait la tête, accablé sans
doute par la tragique et le sublime de cette vocation. Absorbé dans la
contemplation d’une destinée à laquelle il croyait sans espoir.
- Mais je ne crois pas à la mort -
c’est moi qui parlais - Tant que demeurent les conditions de la vie. Tant que
le corps de l’homme n’a pas changé. Tant que le pays et les arbres et le vent
et la mer n’ont pas changé. Tant que le paysan normand...
- Normandie toujours ; mais la
France non plus n’a pas changé.
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- Mais qui t’a dit que je
désespérais de la France ? Je ne suis seulement pas d’accord avec toi sur
ce que furent les conditions de sa grandeur. Je refuse simplement certains
visages dont elle s’affuble, dont on l’affuble, et qui ne correspondent en rien
à ce que je nomme son génie.
— J’avais peur. Je croyais que tu
allais attaquer l’unité française. 2000 ans d’histoire. Vercingétorix et Jeanne
d’Arc, Louis XIV et Napoléon. Les Rois qui firent la France et la République
qui la sacra “une et indivisible”.
- Nous brûlons. Voici les mots qui
vont peut-être nous séparer. Nation, Monarchie, République... Je ne te
demanderai qu’une définition. Qu’est-ce que la nation ?
Il suffoquait presque :
- Comment peux-tu me poser de
telles questions ? Mais la France...
- La France, mais je veux une
définition. Un jour, c’est Monsieur de GAULLE qui incarne la France, l’autre
c’est Monsieur THOREZ. Hier, c’était PETAIN. Avant Paul REYNAUD. Demain, je ne
sais trop qui. Et à chaque fois une moitié des citoyens flanque l’autre en
taule parce qu’ils ne sont pas d’accord sur une simple petite définition.
Aujourd’hui tout le monde est “nationaliste”, mais plus personne ne sait ce que
cela veut dire.
- Mais l’unité française est
au-dessus des partis, des formules. Enfin, puisque tu veux ma définition — qui
n’est d’ailleurs pas de moi — “La France est un ensemble de gens qui, au cours
de l’histoire, ont montré leur volonté de vivre ensemble”...
- Je note d’abord, puisque tu
parles d’histoire, que ce que tu nommes volonté ni fut souvent que la volonté
du roi d’Ille-de-France, et sa force. Je ne crois pas qu’il y ait eu, au cours
de l’histoire, une seule journée où quelqu’un n’ait résisté à cette rage de
centralisation à tout prix. Mais je te fais grâce des continuelles
“revendications” normandes. Passons... “Leur volonté de vivre ensemble”... Mais
le jour où ils ne veulent plus vivre ensemble ? où ils sont prêts à dénoncer, à
tuer ceux qui ne voient pas la France comme eux ? Eux qui la voient de
Washington de Moscou ou de la lune.
- Mais ce ne sont pas des
patriotes. Il n’y a qu’une forme de patriotisme...
- Je sais, elle à été codifiée par
un certain DEROULEDE. Elle sert indifféremment aux communistes et aux
réactionnaires, au Président du Conseil et à ma concierge.
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Passons aux
choses sérieuses. Je te demandais une définition tout à l’heure. Mais je serais
moi-même incapable de t’en donner une. Je crois tout de même, avant tout, que
la France est un ensemble de communautés ayant chacune leur visage bien
particulier. Et que détruire ces multiples visages réels est détruire le visage
unique et ... théorique de la France.
Au
Moyen-Age, la France était une fédération d’états indépendants dont le roi
d’Ille-de-France était en quelque sorte le président.
- Mais
cette formule est contre l’Unité Nationale.
- En aucune
sorte ; elle est; seulement “démocratique”. Lorsque je dis liberté, je
pense aussi aux “libertés” de la province. Je pense à cette charte que le roi
nous octroya. Je pense aussi à cet article 75 (de la constitution et non pas du
code pénal) qui en termes assez vagues prévoit “la liberté d’administration”...
La liberté
est-elle un crime, un délit ? Est-ce trahir que de vouloir être “nous-mêmes” ?
Me
permets-tu de préférer les danses normandes au jitterbug ?
Me
permets-tu d’apprendre aux enfants l’histoire de mon peuple ? (même quand nous
écrasions le roi de France à Mortemer ou à Varaville, même quand Richard-Coeur-de-Lion
se colletait avec le douteux Philippe-Auguste, même quand certains
“collaboraient” avec les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, même quand les
“républicains fédéralistes” et les Chouans luttaient contre les troupes de
Paris).
Bref, me
permets-tu de me dire Normand, c’est-à-dire homme du Nord et de préférer les
léopards à la louve latine ?
- Je
t’épargnerai même le culte de notre animal national, le coq gaulois. Mais
cependant la France...
- La France
ne sera-t-elle pas plus elle-même quand elle sera redevenue un ensemble de
communautés réelles, vivantes ? Un ensemble de coutumes et de traditions
nettement caractérisées. Quand nous serons redevenus différents, nous
ressentirons, je te l’assure, le besoin d’unité. Regarde au Nord : “les
flamingants” jadis anti-belges sont aujourd’hui les plus tenaces partisans de
l’unité des 17 Provinces (le Bénélux actuel). Mais avant d’arriver à ce besoin
d’unité supérieure, ils ont du passer par le stade “provincial” flamand.
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Cette
diversité sera même la condition “sine qua non” de ces fameux Etats-Unis
d’Europe dont on nous rabat les oreilles aujourd’hui.
- Je ne te
comprends plus. A un moment tu veux ressusciter le Pays d’Ouche. Ensuite, tu me
parles de l’Europe. Tu es tantôt trop en arrière, tantôt trop en avant.
- Mais pas
du tout. Les deux problèmes sont liés. L’unité française, comme l’unité
européenne, ne saurait reposer que sur la diversité. Tu ne veux voir que “la
nation”, rejetant ce qui est en dessous et ce qui est au-dessus. Tu restes dans
la moyenne, c’est-à-dire dans la médiocrité. Tu t’arrêtes en chemin. Ta
centralisation aboutira un jour à une capitale mondiale unique. Mais comme tu
es chauvin, tu vas faire une colère si on ne choisit pas Paris.
- Il serait
pourtant normal...
- Je ne
crois pas, Paris est une ville musée, une ville administrative, une ville “new
look”, une ville intellectualiste ; mais plus du tout une ville capitale,
c’est-à-dire une ville tête. Ou plutôt ce n’est plus qu’une tête sans corps.
Saint Denis est un assez joli symbole pour Lutèce. Ce n’est pas nier son
attrait international que de regretter tout ce qu’elle a perdu en passant de
l’ombre de Notre-Dame à celle de la Tour Eiffel. Quand vous allez tous vers la
cité, je préfère le sens contraire ; remonter aux sources...
- Très
mauvaise littérature. Le retour à la terre, Jean GIONO et le service rural.
Vichy !
- Idiot !
Vichy déplaça seulement le centre de la France un peu plus au sud. Nous, nous
partons directement de chez nous. Nous n’avons pas besoin d’émissaires de
gouvernement pour nous inviter à devenir de bons fils de Normandie et de bons
citoyens de la Gaule immortelle. Nous ne venons que de “nous-mêmes”, de la
jeunesse de notre peuple. Et c’est peut-être là notre supériorité. Nous
bâtissons sur du réel. Tu me reprochais mon imagination utopique, les Vikings
et le Moyen-Age, Guillaume Le Conquérant et Richard Coeur-de-Lion. Mais
aujourd’hui je m’adresse à un peuple qui existe, à une jeunesse qui se cherche,
mais que je sais où trouver et où conduire.
Alors que
toi, tu ne peux que rester dans le domaine des idées. Tu ne peux que t’adresser
à des intellectuels, à des étudiants - et encore à ceux qui n’ont pas trop de
travail et restent quand même un peu idéalistes.
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- Je t’arrête, mon vieux ! Ces
cahiers que tu prépares ne sont-ils pas un travail intellectuel eux aussi ?
- Certainement ; mais ils ne
servent qu’à soutenir l’action réelle, efficace, déjà commencée. Ils
s’adressent à ceux qui agissent sur la jeunesse, aux chefs scouts, aux
instituteurs, aux cadres des mouvements de jeunesse et des groupes
folkloriques. Ils évolueront à mesure que cette action évoluera, en fonction de
cette action. Ils ne sont que le point de départ d’un mouvement et ils n’ont de
valeur qu’en tant que tel. Ces idées que je défends aujourd’hui doivent devenir
des faits. “Viking” n’est que le premier pas et je ne serai pas seul à faire
les autres...
- Cependant Paris (mon ami revient
toujours à Paris ; comme les perroquets enchaînés, il n’a qu’un tout petit
rayon d’action), Paris reste le seul centre politique. “Politique d’abord” a
dit MAURRAS et tu comprendras un jour qu’il n’avait pas tout à fait tort.
- Seulement, ce que tu ne veux pas
comprendre, c’est que la jeunesse “se fout” de la politique. Les partis lui
font quelques timides sourires, mais elle regarde sans doute ailleurs. Tu ne
peux lui proposer qu’un système et elle a assez de systèmes. Non seulement elle
n’y comprend rien, mais encore n’y veut rien comprendre. La jeunesse veut des
stades, des piscines, des auberges, des maisons de jeunes. Elle veut une
réforme totale de l’enseignement. Elle veut des films, des journaux, des livres
qui ne soient pas des “ordures”. Elle veut camper et voyager. Mais elle ne veut
absolument plus du vieux système des vieux messieurs. Elle a aussi besoin d’un
idéal ; mais c’est dans la lutte pour toutes ses aspirations qu’elle le
trouvera.
Peux-tu me reprocher de localiser
mon action. De partir sur des bases précises. Sur une province indiscutable. Au
lieu de concurrencer les divers mouvements de jeunesse, de les combattre même,
je cherche à les rapprocher. Je m’efforce d’établir entre eux le lien qui leur
manque. Ils ne peuvent qu’être avec moi.
- Tu refuses le combat?
- Je ne refuse que le combat
POLITIQUE que tu es obligé de livrer si tu te places sur le plan “nation” ou
Paris. En Normandie, c’est un combat CULTUREL que nous devons mener. Mais tout
aussi farouche, aussi violent. Plus propre aussi peut-être. Et plus ingrat.
Ta politique consiste, me diras-tu,
à défendre toi aussi une certaine culture. Mais ne crois-tu pas qu’il faut
d’abord la connaître et la définir très exactement ?
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- II n’y a pas que la culture ; il
y à les questions sociales, les données économiques, les coulisses
parlementaires.
- Tout cela est autre chose. C’est
un travail de spécialiste. Si tu te sens attiré vers cette forme d’action,
alors essaye de devenir métallo, ingénieur ou député. Mais n’échafaude pas des
théories sur ce que tu ne connais pas. Il faut des techniciens ; mais faut-il
seulement des techniciens?
Je ne suis peut-être qu’un artiste
qui trouve la cathédrale de Rouen aussi essentielle que les quais du port
moderne qui doit un jour s’étendre à son ombre.
Pour moi, l’impétuosité que je sens
quand même dans notre jeunesse vaut mieux que tous les conseils de prudence des
timides et des impuissants qui nous ont doucement endormis depuis quelques
siècles.
Il partait déjà avec sa petite
serviette de cuir et ses bouquins. Tout fier d’être le représentant de la
France éternelle et tout triste d’en être le dernier. Du moins le croyait-il...
Je le rencontrerai encore. Il aura
fait d’autres expériences. Il aura organisé une corporation d’étudiants ou un
groupe sportif. Il aura lui aussi trouvé sa spécialité.
Et un jour, un jour qui ne dépend
pas seulement de nous, nous nous retrouverons. Par delà les idées, les
chapelles, tous ceux qui ont cherché, tous ceux qui ont lutté, marcheront enfin
ensemble.
Mais il faut d’abord faire les
expériences nécessaires.
Nous nous sommes serré la main ;
nous nous reverrons souvent, car de tels amis sont si rares : des garçons qui
veulent agir mais qui préfèrent répondre non, plutôt que d’agir contre leurs
idées. Tous ces garçons de bonne volonté perpétuelle sauront atteindre la
volonté tout court.
Qu’ils sachent dès maintenant que
nous avons commencé à agir et que nous savons pourquoi nous agissons.
Et aussi que nous croyons qu’il
vaut mieux commencer par le commencement.
Jean MABIRE